Devant la grogne suscitée par le mouvement d’opposition aux mesures sanitaires qui manifeste à Ottawa et d’autres lieux stratégiques, le gouvernement fédéral a finalement décidé de recourir pour une première fois depuis son adoption en 1988 à la Loi sur les mesures d’urgence, qui a succédé à la défunte Loi sur les mesures de guerre, de triste mémoire. Indépendamment de ce qu’on peut penser d’un mouvement dirigé en pratique par des forces douteuses qui se sont dissimulées derrière les récriminations de camionneurs, cette décision injustifiée et parfaitement condamnable représente une menace et un dangereux précédent, qui sera éventuellement invoqué contre les mouvements authentiquement prolétariens qui s’attaqueront autrement plus sérieusement aux intérêts des capitalistes. Il est particulièrement navrant de voir des forces «de gauche» comme la direction du NPD plaider pour un renforcement des capacités et de l’action répressives d’un État au service du capital et se porter à la défense d’une «démocratie» qui n’existe que pour les riches. Sans cautionner d’aucune manière le discours ni les objectifs portés par le mouvement d’opposition aux mesures sanitaires, nous condamnons sans hésitation l’application de la Loi sur les mesures d’urgence et souhaitons que les organisations ouvrières, progressistes et démocratiques se mobilisent pour la battre en brèche.
– La MNB