Le vieil État réactionnaire péruvien poursuit sa persécution contre les militantes, militants et organisations associées de près ou de loin à la guérilla menée dans les années 1980 et 1990 par le Parti communiste du Pérou (PCP).
Au terme d’une longue procédure judiciaire, la Quatrième Cour d’appel pénale nationale vient en effet d’ordonner la dissolution et la fermeture de tous les locaux du Mouvement pour l’aministie et les droits fondamentaux (Movadef) – un parti qui défend une «amnistie générale» pour les civils, les policiers et les militaires qui ont participé au conflit armé (1980-2000) et a pour objectif de «participer sans armes à la vie politique et démocratique du pays».
En dépit du fait qu’on n’a jamais pu reprocher à cette organisation une quelconque action terroriste, le tribunal a condamné une quarantaine de personnes associées, à tort ou à raison, au Movadef. Parmi elles, on compte une demi-douzaine d’ex-militantes et militants du PCP déjà incacérés, dont la conjointe de feu Abimaël Guzman, Elena Yparraguirre Revoredo, à qui une nouvelle sentence de 35 années de prison est imposée.
Une vingtaine d’avocates et d’avocats font également partie du groupe, dont Alfredo Crespo Bragayrac, qui avait représenté Abimaël Guzman à la suite de son arrestation en 1992 et qui avait ensuite lui-même été comdamné pour «apologie du terrorisme» en raison de ses prises de position en défense de son client. Âgé de 75 ans, Me Crespo se voit maintenant infliger une peine de 16 ans et 3 mois de prison.
Cette décision inique et scandaleuse en dit long sur la nature antidémocratique, pro-impérialiste et profondément réactionnaire du régime péruvien. Elle illustre en même temps la quasi impossibilité, pour d’ex-révolutionnaires qui ne se sont jamais repentis, de se défaire des stigmates associés à leurs anciennes activités.
Le Bureau d’information politique / Maison Norman Bethune comdamne fermement cette nouvelle bassesse du vieux régime péruvien.